Chaque année, les 15 départements de l’arc méditerranéens connaissent des épisodes de pluies intenses (également appelés épisodes cévenols) pouvant conduire à des crues soudaines sur des territoires à forte concentration touristique : l’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures. Les épisodes de pluies méditerranéennes se produisent principalement durant la période de septembre à mi-décembre.
Le ministère a mis en place une campagne de sensibilisation des populations aux phénomènes et aux bons comportements à adopter en cas de pluies méditerranéennes intenses.
Alpes-de-Haute-Provence, Alpes Maritimes, Ardèche, Aveyron, Aude, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Drôme, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales, Var, Vaucluse.
L’objectif de cette campagne est d’expliquer les conditions des épisodes méditerranéens, leurs conséquences en termes de précipitations, de ruissellement et d’inondation, ainsi que les dispositifs de vigilance et les comportements individuels qui sauvent.
Le phénomène des pluies méditerranéennes intenses
Les régions de France les plus exposées à des pluies diluviennes pouvant apporter plus de 200 litres/m2 ou plus (1 litre/m2 = 1 mm d’eau) en une journée se situent principalement en bordure de la Méditerranée, même si le phénomène a déjà été observé sur d’autres départements de la moitié sud de la France.
200 litres/m2, c’est environ le tiers de ce qui tombe en moyenne à Paris en un an ! Lorsque cette quantité tombe sur une large étendue, le volume d’eau précipité est énorme.
Ainsi, trois à six fois par an en moyenne, de violents systèmes orageux apportent des précipitations intenses sur les régions méditerranéennes, du Roussillon à la Provence, en passant par la vallée du Rhône. L’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours.
Ces épisodes méditerranéens sont liés à des remontées d’air chaud, humide et instable en provenance de Méditerranée qui peuvent générer des orages violents, parfois stationnaires. Ils se produisent de façon privilégiée en automne, moment où la mer est la plus chaude, ce qui favorise une forte évaporation. Plus la température de la mer est élevée, plus les risques de cévenoles sont importants. L’arrivée d’air froid en altitude est également un élément concourant à l’intensification de la convection.
Le terme "cévenol" est souvent employé abusivement pour caractériser tout épisode apportant des pluies diluviennes sur les régions méridionales. Il est vrai que le massif des Cévennes est réputé pour l’intensité des épisodes qui l’affectent, mais de telles situations fortement pluvieuses frappent régulièrement tout l’arc méditerranéen et sont donc loin d’être exclusivement "cévenoles".
Au-delà de l’influence de la mer Méditerranée citée plus haut, les situations génératrices de fortes pluies cévenoles peuvent être de deux types.
Celles où l’influence du relief est prépondérante : l’exemple cévenol illustre parfaitement l’influence du relief sur les régimes de précipitations. Lorsque qu’une masse d’air chaude et humide, poussée par des vents de basses couches, vient buter contre une barrière montagneuse, elle se soulève le long du relief. Avec l’altitude, elle se refroidit et la grande quantité de vapeur d’eau qu’elle contient se condense avant de finir par retomber sous forme de fortes précipitations. Les Cévennes ne sont pas le seul relief proche de la mer : des précipitations avec forçage orographique concernent également les Pyrénées, les Alpes ou la Corse. Ce lien fort avec le relief conduit souvent à des précipitations qui se concentrent sur un périmètre géographique réduit. Le dernier épisode cévenol majeur de ce type date de novembre 2011, où en 5 jours (du 1er au 5), les cumuls ont atteint les 1000 litres/m2 sur l’Ardèche.
Celles où l’activité orageuse est principalement liée aux conditions météorologiques : ces systèmes orageux ne couvrent alors pas forcément des zones très étendues, mais génèrent de très fortes intensités de précipitations (dépassant souvent les 100 litres/m2 à l’heure). Ils peuvent parfois se régénérer (on parle alors de cellules stationnaires) en créant une vaste bulle d’air froid de surface, qui agit alors comme un relief ou un obstacle, en soulevant la masse d’air toujours au même endroit. De tels épisodes ont été observés par exemple le 22 septembre 1993 à Aix-en-Provence, le 6 septembre 2010 à Cavaillon, le 1er décembre 2003 à Marseille, le 29 septembre 2014 et le 23 août 2015 à Montpellier.
Au final, ces forts cumuls peuvent atteindre plusieurs centaines de litres/m2 (200 litres/m2 en 24 heures et plus, avec une intensité horaire pouvant atteindre les 100 litres/m2), sur des bassins versants où le ruissellement peut se concentrer rapidement. Les cours d’eau gonflent et peuvent provoquer des inondations torrentielles avec des débordements importants. L’imperméabilisation des sols, en zone urbaine notamment, contribue à accentuer ces ruissellements.
Les 8 bons comportements
Les 8 messages de comportements à adopter pour l’ensemble des populations concernées par le risque inondation sont :
- Je m’informe en écoutant la radio.
- Je ne prends pas ma voiture et je reporte mes déplacements.
- Je ne m’engage pas sur une route inondée.en voiture comme à pied
- Je m’éloigne des cours d’eau et je ne stationne pas sur les berges ou sur les ponts
- Je ne sors pas en cas d’orage
- Je ne descends pas dans les sous-sols et je me réfugie en hauteur, en étage
- Je me soucie des personnes proches, de mes voisins et des personnes vulnérables.
- Je ne vais pas en cas d’inondation chercher mes enfants à l’école, ils sont en sécurité.
Bien préparer son kit de sécurité
Dans une situation d’urgence, les réseaux d’eau courante, d’électricité, de téléphone peuvent être coupés. Préparez-vous à vivre de manière autonome quelques jours (3 jours) avec certains objets essentiels. Le kit de sécurité sera placé dans un endroit facile d’accès pour pouvoir le plus rapidement possible.
J’ai toujours chez moi un kit de sécurité :
- Radio et lampes de poche avec piles de rechange
- Bougies, briquets ou allumettes
- Nourriture non périssable et eau potable
- Médicaments
- Lunettes de secours
- Vêtements chauds
- Double des clés
- Copie des papiers d’identité
- Trousse de premier secours
- Argent liquide
- Chargeur de téléphone portable
- Articles pour bébé
- Nourriture pour animaux
Je note les numéros utiles :
- Ma mairie : 04 67 96 71 09
- 112 ou 18 Pompiers
- 15 SAMU
- 17 Gendarmerie, Police
Je connais les niveaux de vigilance :
Jaune : Phénomènes localement dangereux
Orange : Phénomènes dangereux et étendus
Rouge : Phénomènes dangereux d’intensité exceptionnelle